Nacsel éditions – 126 chemin des fesquets – 34820 Assas – jansen.franz@wanadoo.fr – tel: 04/67/59/76/75 – (89F)

Existe aussi en exemplaire de tête avec couverture cuir, accompagné d’une peinture d’Aline Jansen.

Ce récit aurait pu s’intituler Le roman de la ville. Un déluge la submerge. Le narrateur, nouveau messie, est convaincu qu’il peut la sauver du naufrage. Il choisit le Jeudi Saint pour se mettre à l’oeuvre. Mal lui en a pris. Chacun s’ingénie à lui mettre des bâtons dans les roues.Tant il est vrai qu’une oeuvre qui se veut quelque peu prospective fait peur. Moins au public qu’aux éditeurs et libraires, aux journalistes et sans doute aussi aux confrères.

Le thème chrétien a été choisi pour souligner l’achèvement d’un cycle historique et d’une conception romanesque devenue trop conventionnelle pour rendre compte de la complexité de notre rapport culturel au réel.. Jeudi Soir Jeudi noir, qu’aurait pu compléter « Vendredi Matin, chagrin » et « Vendredi Soir espoir » (et ainsi de suite jusqu’au dimanche de Pâques), n’avait pour modeste ambition que de renouveler le genre romanesque en détournant vers une quête parodique les grands modèles scripturaux du passé (Proust, Joyce et Kafka notamment).

L’enjeu véritable de ce travail d’écriture ne consistait pas à raconter une histoire de plus – des histoires, il y en a plein les commissariats, fulminait Céline – mais à interroger la raison d’être de cette nécessité intérieure qui nous pousse à en lire ou à en écrire de nouvelles, quand il n’en est que trop déjà…

Le chapitre premier plante le décor; le second se présente sous la forme d’une galerie de portraits de « fâcheux » contemporains, puis c’est la rencontre avec une Prostituée, collectionneuse émérite, allégorie de la Civilisation urbaine, des retrouvailles avec un ancien prof de philo devenu SDF (événement inspiré d’un fait authentique), d’une étrange secte enfin vouée à la pierre philosophale et qui l’accuse, semble-t-il par erreur, des pires trahisons… Un vrai cauchemar quoi…

A la fin, le héros-narrateur, revenu chez lui pour constater saue sa femme l’a quitté pour un écrivain plus médiatique, tombe dans sa cave à la Kafka où il agonise. Ainsi n’aura-t-il plus le loisir de mettre son projet à exécution mais son imprimante s’emballe et épelle à sa place ce titre prophétique qui se confond avec celui du roman : Jeudi soir, jeudi noir. Celui que vous allez lire…

Voir aussi sur ce site Les corbeaux m’ont mis les nerfs.