Ces trois chroniques poursuivent l’investigation de l’univers de l’enfance amorcée avec Les Inséparables. Pour les deux premières, cela commence comme un conte et se termine comme un fait divers. Pour la troisième c’est peut-être la hantise du fait divers qui fait que fatalement…

Il était une fois un prince, malade comme tous les enfants. Il ne parlait plus, se nourrissait peu mais était gourmand de songes, de châteaux en Espagne et des mots qui en fournissent les clés. Son passé lui échappait mais un prince digne de ce nom, s’abaisserait-il à le rattraper ?

Adopté temporairement par de proches parents, il découvre petit à petit la réalité sur son destin. Sa vie ne tient qu’à un grain comme la folie. Cette histoire se divise en trois âges : des illusions, des interrogations, de la révélation d’une possible guérison… Si tant est qu’on guérisse jamais des maladies de l’enfance. Et qui sait si l’enfance n’est pas précisément une maladie; Une maladie de prince car tout enfant est un peu le prince de sa maladie. Les grands le savent bien, qui rêvent encore d’être princes…

Le pays bleu remonte également dans les années soixante pour évoquer le drame des pieds-noirs les plus modestes, à travers le regard d’une petite fille dont le style simplifié épouse la fraîcheur du regard. Le monde et ses injustices y sont perçus à travers le crible de ses yeux innocents.Le pays bleu c’est le nord de l’Afrique certes mais à travers lui ce sont tous les pays bleus du monde qui sont ainsi sollicités. Pour échapper au gris pays du réel, du quotidien des grandes villes impitoyables…

Enfin Les petites manies ou le retour à l’enfance, quand celle-ci se vit dans ses pires travers. Il s’agit ici aussi de la chronique d’une vieille égoïste, une jeune retraitéee, portant un regard sans concession sur le monde qu’elle s’apprête à quitter « à l’insu de son plein gré » pour reprendre une formule qui a fait fortune. Le style qui tend vers l’oralité se veut avant tout satirique, comme quand on bougonne en permanence et qu’on a le souffle court. Pour ne point évoquer les idées reçues qui se déclinent à foison… Avec ce petit roman, nous revenons aux années 90 comme si la petite fille des années 60 s’était métamorphosée pour le pire. Certains en effet auraient mieux fait de ne point grandir…

Maguy Albet, directrice de collection chez L’Harmattan, et qui avait publié un certain nombre d’auteurs que j’avais lus, appréciés et commentés pour le journal Reg’arts (Paule Plouvier, Edmond Cros, Jean-François Morin…), a bien voulu publier ces chroniques non sans m’avoir suggéré d’écrire la seconde pour servir de transition entre la petite victime masculine du Prince et le boucher et la vieille sorcière des Perites manies des mamies modernes. Je la remercie de cette suggestion qui m’a permis de m’essayer au registre tendre, sur fond de satire sociale.

L’Harmattan, Collections Ecritures, septembre 99. 5,7 rue de l’Ecole polytechnique. 75005 PARIS

J’en profite pour signaler que cette maison d’édition ne fonctionne pas à comptes d’auteur mais propose l’achat d’un certain nombre d’exemplaires normalement fournis pour les amis et parents proches. Le problème est plutôt lié à la distribution. Tout dépend du libraire… Seules les grosses librairies peuvent se permettre des achats fermes. On peut toutefois commander ce livre en librairie. Mes amis Anne-Marie Jeanjean et Bertrand du Chambon viennent de publier l’une ses textes poétiques, l’autre un essai sur Cocteau dans cette maison d’édition qui également édité Jean-François Morin, Paule Plouvier, Edmond Cros…Anne-Marie Jeanjean