TOUT VA POUR LE MIEUX : ALAIN MONNIER
CHAPITRE 18 : de « Astrid est une jeune femme », à la fin du chapitre

Introd. : Alain Monnier est un auteur toulousain, essentiellement romancier. Il s’est fait connaître dans les années 90 avec Signé Parpot, livre qui ne recourait pas à la narration habituelle mais à des lettres, des articles de journaux, des notes de secrétaire, un journal intime, des rapports de police… L’intérêt soulevé par ce demandeur d’emploi, quelque peu attardé mais amoureux, lui inspira trois autres volumes, Un amour de Parpot, Parpot le bienheureux et A votre santé Monsieur Parpot. D’autres romans sont à remarquer notamment Côté jardin (adapté au cinéma cette année 2017), Givrée , et cette parodie de Candide intitulée Tout va pour le mieux. Benjamin Dedican y fait le tour du monde contemporain, et subit les méfaits du libéralisme qu’il vénère avant se retrouver dans une petite communauté d’amis ingrats. Cunégonde est remplacée par Astrid que cherche longuement le jeune homme, et notamment par le biais moderne de la télévision. Dans cet extrait, son passage à « Disparue de ma vue » fait sensation et l’auteur en profite pour délier sa verve satirique.
Problématique : Comment la tendance satirique de l’auteur se  manifeste-t-elle dans cet extrait ?
Plan :

I) Une émission de télé bien suivie :

A) Nous sommes bien à la télé

– Le journaliste et ses questions orientées, son oreillette
Le patron de chaîne, omniprésent pour incarner la hiérarchie prépondérante, et la démagogie. Comparé à un loup.
Le déroulement protocolaire de l’émission : Par ex : Images puis entretien puis à nouveau images et enfin réactions du standard. Suprématie de l’image.

B) L’émission semble très suivie :

Le nombre d’appels ahurissant, au début encourageant, au grand bonheur du journaliste. Hyperbole : « exploser le nombre d’appels ». On croit Astrid retrouvée.
Mais longue énumération des associations qui appellent par centaines, déviant quelque peu le sujet de l’émission.
Les plaintes, le refus d’entendre Benjamin, l’arrestation.

II) Qu’entend critiquer l’auteur ?

A) La recherche systématique du buzz, la tyrannie de l’audimat.
Le fait d’axer systématiquement sur la sexualité
Ou sur d’autres aspects polémiques et clivants.
Le geste du pouce qui en dit long, de même que son hypocrisie finale (« contrit » ou « secrètement ravi »). Ambiguïté des medias.

B) Caricaturer les associations bien pensantes et intolérantes

Le choix humoristiques des associations plus ou moins existantes
L’énumération malhonnête du patron de chaîne et sa feinte colère. Ses interrogations indirectes.
Peut-on s’exprimer simplement, en toute bonne foi, sans blesser quelqu’un.

III) Le protagoniste dépassé

A) Comment évolue sa situation

Tout part d’un mot mal choisi : « normale »
Mais Benjamin se permet d’en rire et de trouver « ça idiot », ce qui prête à ambiguïté.
Tentatives de résistance inutiles : tout le monde crie haro sur le baudet. La foule a besoin de boucs émissaires.

B) La liberté en danger ?
Dénoncer la disproportion entre l’emploi d’un mot et les réactions outrancières qu’il déclenche
Le rôle complice de la justice, qui donne systématiquement raison aux plaignants et condamne sans discernement.
– Risque d’une nouvelle intolérance, d’un fascisme sournois, qui condamne les gens sur un simple malentendu. Triomphe du politiquement correct.

Conclusion : bilan, réponse à la problématique et votre avis sur la question.