II me semble que l’émission pourrait ressembler à une promenade portant sur 7 lieux.

Pour des raisons évidentes ces lieux pourraient se trouver en France ou à proximité immédiate.

Chacun de ces lieux nous permettrait d’évoquer une part non négligeable de la vie et de l’oeuvre de Butor.

Premier lieu : le château allemand évoqué dans Portrait de l’artiste en jeune singe.

Il permettrait à Michel Butor d’évoquer sa jeunesse, ses premières rencontres littéraires notamment avec Michel Carrouges et le groupe surréaliste.

Michel Butor pourrait aussi de considérer ses études (il a été l’élève de Bachelard, le condisciple de Lyotard…) de philosophie et surtout ses premiers poèmes dont certains ont été publiés depuis.

Du coup on pourrait envisager l’importance de la poésie pour Michel Butor (et sa définition de cette dernière) et les raisons du grand nombre de recueils qu’il a fait paraître ces dernières années, comme en retour du refoulé.

Deuxième lieu : une gare, de préférence celle de Lyon-Perrache où fut tourné Intervalle pour la télévision.

Cela permettrait de rappeler la profession du père employé aux chemins de fer et la naissance à Mons dans le nord, la nécessité pour Butor de prendre le train pour raisons professionnelles et la gestion de son temps de trajet, le succès de La Modification, ses raisons d’être et ses inconvénients, l’expérience télévisuelle enfin (et son opinion sur l’audio-visuel, les répercussions qu’il a sur cette oeuvre).

L’avion (Réseau aérien). L’espace.

Troisième lieu : Paris et l’enfance, les années d’étude dont on trouve des traces dans Degrés.

Les rapports ultérieurs avec cette ville fustigée dans quelques livres notamment dans Le Génie du Lieu II.

Le rapport avec la grande, la moyenne et la petite édition. Comment ses oeuvres sont reçues par les journalistes.

Les raisons de sa mise « à l’écart », nom de sa résidence savoyarde actuelle. L’art d’être père et grand-père (ses deux petits-enfants).

La nécessité de laisser pousser la barbe.

Accessoirement les auteurs de Paris l’ayant marqué : Baudelaire, Balzac, Breton…

Quatrième lieu : Genève.

La statue de Michel Butor imberbe au milieu d’une place de la ville.

Sa carrière d’enseignant et d’universitaire.

Ses démêlés avec l’université française.

Le rapport des cours avec l’oeuvre (publication ultérieure). Comment les étudiants voient un écrivain qui est en même temps professeur.

Le dernier cours consacré à lui-même : Improvisations sur Michel Butor.

Les voyages occasionnés par le changement d’affectation : Egypte, Grèce, Allemagne, Angleterre, France, USA, Suisse. Le choc américain et son incidence sur l’oeuvre ( Mobile, 6810000 litres d’eau par seconde).

Les voyages actuels à l’invitation d’institutions officielles ou d’université : l’importance du voyage au XXème siècle.

M.B. boulimique et commis-voyageur ès culture française. Le choc australien : Boomerang, livre en 3 couleurss (son ancienne villa, à Nice, « les antipodes »).

Cinquième lieu : Une exposition ou un tableau du Louvre : Le rapport de Butor à la peinture. Son initiation juvénile.

Les innombrables livres, catalogues, livres en collaboration avec les artistes.

Ce que ça lui apporte et qui cela concerne-t-il ? Sa façon de travailler la peinture ou les peintres (sur/ avec/ dans).

L’importance pour lui de Picasso. Les grands noms rencontrés (Rothko…). Les grandes oeuvres commentées (Lorrain, Delacroix, Durer, Monet, Hokusaï, Caravage etc.). Les mots dans la Peinture.

Sa pratique du collage et ses expositions de cartes postales découpées.

De même il serait amusant de voir des livres-objets conçus par M.B. et ses peintres…

Enfin le passage de la peinture aux rêves (Matière de rêves II et III).

Sixième lieu : La pointe du Raz, en Bretagne. Occasion d’évoquer la perte de l’ami Perros. De là l’amitié avec d’autres écrivains. Les relations avec ceux-ci. L’importance de l’amitié de Montaigne et La Boétie pour Essais sur les Essais, de Buadelaire avec Charles Asselineau pour Histoire extraordinaire. Diderot et D’Alembert ou Grimm… (cf : Répertoire).

Les événements de Mai 68 et le rôle que Butor y a tenu. Le manifeste des 121 durant la guerre d’Algérie. La guerre. L’engagement de l’écrivain. Sa vision de son époque.

Septième lieu : Une salle de concert, à Liège de préférence. Michel Butor et la musique. L’importance formelle qu’elle a prise en son oeuvre. Son recours à des séries. Sa collaboration avec les compositeurs notamment Henri Pousseur.

Ses goûts : Webern. Ses écrits sur cet art (sur Beethoven notamment). Un morceau d’enregistrement pourrait être reproduit en fond sonore.

Naturellement, il ne s’agit que de quelques suggestions mais avec ces divers lieux plus quelques documents et la faconde intarissable de l’intéressé, on ne devrait pas manquer de matériaux.

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