CLASSIQUE – JAZZ
CLASSIQUE
Sans être un grand mélomane et sans pouvoir me prétendre compétent en matière de musicologie et de musique classique, un certain nombre de morceaux auront rythmé mon existence musicale. Certains paraîtront convenus. C’est que, ici comme dans mes autres classements, j’ai essayé de faire une synthèse entre mes goûts actuels et ceux que j’ai pu avoir à certains moments privilégiés de ma vie. Par exemple, j’ai dévouvert le classique avec Debussy ou Ravel avant de m’intéresser à la musique contemporaine et de revenir sur les compositeurs des siècles antérieurs desquels certains préjugés et cours de solfège m’avaient longtemps tenu éloigné.
Ce classement devrait subir de profondes modifications et s’étoffer sensiblement mais je ne puis pas ne pas d’ores et déjà citer :
1) Don Giovanni, chef d’oeuvre absolu que j’ai beaucoup fait étudier à mes élèves. Cependant La flûte enchantée et surtout Le Requiem méritent tout autant cette faveur. Mais ce Don Juan est une bonne amorce pour entrer dans la musique. On sent spontanément chez Mozart quelle peut être la valeur d’un decrescendo (le duo avec la paysanne, l’évocation d’une naine ou d’une géante dans la liste de Leporello), d’une accelération soudaine du rythme (les énumérations de Leporello), l’intérêt d’une reprise ou d’une répétition (la première apparition d’Elvire, l’air du champagne), la raison d’êre d’une brusque envolée dans les aigus (La fureur de Dona Anna), la couleur dramatique d’un son (l’apparition du commandeur). Et j’ai un faible pour Papageno.
2) L’opus 5 de Webern, l’un des morceaux, assez bref au demeurant, au violon, qui m’a le plus bouleversé. Cela semble monter sans fin pour atteindre une cime à partir de laquelle on ne peut plus que redescendre. Avant de démarrer les variations sur le thème. C’est bref et tendu comme la vie.
3) Les jeux de miroir de Votre Faust d’Henri Pousseur, notamment le passage précédant la fête où un pianiste remonte toute la technique pianistique de Bach au dodécaphonisme. Il y a un air qui doit être une gamme chromatique, je ne sais s’il est joué au au synthétiseur mais je donnerais pour lui tout Rossini et la plupart des italiens. Je suis en correspondance avec Henri Pousseur dont j’apprécie d’autres pièces, notamment Liège à Paris où il fustige gentiment le parisianisme, « Chevelures du temps » aussi d’autant que j’ai eu la chance d’assister à sa création. Par ailleurs ses idées sur les effets de la détermination compositionnelle qui, à l’écoute, donnent une impression d’indétermination m’ont beaucoup influencé, littérairement parlant, a fortiori le concept de surdétermination, en gros le recours à la citation, dont il use abondamment dans ses oeuvres. Comment pourrait-il en être autrement quand nous héritons forcément des acquis que les autres ont avancé à notre intention… Même les champignons ont une origine…
4) La tétralogie de Wagner, que je cite dans son ensemble parce que je trouve cette conception du mythe d’une puissance fabuleuse et que je suis sensible à son usage des leitmotive. Mais je pourrais citer tous ses opéras notamment Tristan et le prélude de Tannhauser dont je ne me suis jamais lassé. Evidemment je suis gêné par la récupération hithérienne du compositeur mais j’essaie d’abstraire cet aspect extramusical pour me concentrer sur la musique. Je ne me lasse pas non plus du début de L’or du Rhin avec ces ondulations chromatiques qui semblent n’en plus finir. On a rarement poussé plus loin l’art de la lenteur et de la répétition.
5) Le concerto de la main gauche de Ravel, qui me trotte souvent dans la tête. Mais j’aime aussi la Pavane pour une infante défunte entre autres. Et le boléro ou la valse ne sont pas mal non plus.
6) Le prélude à l’après-midi d’un faune, de Debussy, parce que c’est la première oeuvre qui m’ait enchanté. J’aime aussi son opéra Pelleas et Mélisande notamment la scène des cheveux et aussi celle où l’enfant monte sur les épaules de son « petit père » pour espionner le couple d’amants.
7) La sacre du printemps : Tenir autant de temps sur une seule note, avec un simple travail sur le rythme, il fallait oser.
8) L’Orféo de Monteverdi. En hommage à Maurice Roche. Le prélude est d’une simplicité sidérante; J’aime beaucoup aussi le Lamento D’Ariane.
9) Les variations Diabelli de Beethoven, sur lesquelles M.Butor a si bien écrit. Mais tout Beethoven est bon, forcément.
10) Gymnopédies de Satie : Cela ne fait pas très sérieux mais je les fredonne à longueur de journée.
J’aurais pu également citer Schubert, Guillaume de Machaud, Alban Berg et bien évidemment Bach. Mais que choisir dans une telle forêt ?
Gabriel Fauré, parfois Bella Bartok. Après je deviens plus difficile. Sauf que je craque pour Offenbach.
Dans un tout autre genre, plus contemporain, j’aime l’ami Pascal Comelade, que j’ai perdu de vue depuis qu’il vole sur les ailes du succès.
JAZZ
Pour le jazz, difficile de citer des morceaux, je préfère me fier aux concerts, aux disques et CD dans leur ensemble :
1) Gato Barbiéri
2) Chick Corea
3) Miles Davis
4) Stan Getz
5) Archie Sheep
6) Lester Young
7) Charlie Parker
8) Jaco Pastorius et Weather Report
9) Thélonius Monk
10) Charlie Mingus
Dollar Brand
Don Cherry
Sun Ra
Herbie Hancock
Coleman Hawkins etc.
Visuel : Gérard Pansanel, qui m’a appris les premiers accords de guitare.