Les senteurs de l’esprit entouraient le nid d’aigle
Le grand juge des morts humait la fumée bleue
Un vaisseau volatil s’ouvrait au champ d’azur
Subtil sifflait le vent dans les sphères sublimes
Amoureux et envieux vibraient du même essor
Le lait des vrais aimants aux pinces de rosée
Nourrit l’immensité des éternels abysses
Ouverte à son époux la merveille des ondes
Guette un serment de fer aux saveurs sidérales
Mais l’écho se dérobe à ses noces d’acide
Un rayon vif argent brille au coeur du chaos
D’invisibles légions célèbrent le vieillard
Le chêne de clarté aux racines d’agate
Plonge son chevalet dans un bassin d’étoiles
Et l’or des infirmiers répond aux chants d’oiseaux
Une chape de plomb fixait le sceau d’Hermès
Sur le front de l’adepte aux ongles de cinabre
Les griffes du dragon labouraient les minières
Où les maîtres de l’oeuf caressaient les serpents
Aux écailles de sel dans les sujets de l’ombre
Mais les yeux aguerris luiront de tous nos feux
Une onde de soleil parcourra notre globe
Le spectre de l’aurore hantera les iris
L’ardeur de l’homme double en crachant au foyer
Résoudra les menstrues de la vierge trop pure
Variations sur l’alchimie du verbe…
Eds A travers avec des illustrations de Jacques Clauzel