L’arpenteur monte et puis descend
Les roches roulent sous la démarche
Aller de l’avant revient à tomber de haut
Cibler la cime mène au point du départ
La lune est là comme en point de mire
Avec son fil qui se délite
Ses reflets blêmes sur les rugueux cailloux
Les escaliers du ciel sont de gris labyrinthes
Mais le progrès c’est sûr ralentit tout essor
Et l’effort pour demeurer sur place
Suscite le geste décidé
Sous l’astre d’argent qui hante nos têtes
Il faut grimper jusques aux bas fonds
S’avouer qu’un recul suprême
Conduit au plus sûr chemin
Pour atteindre la pointe improbable du pic
Et si toute enjambée décisive
Suppose un pas de l’autre côté
Car l’on ne marche ici jamais qu’à reculons
C’est bien dans l’eau de là que l’on atteint la lune
Publié chez Rivières avec des ilustrations de Serge Lunal