Si les murs avaient des ailes
Si le sel était pur comme l’air
Si lisses étaient les choses
Si lisses étaient les mots
Si les mots avaient l’esprit des ailes
S’ils se disaient sans entrer en lice
Si les mots quittaient les choses
Et vivaient leur destin de mots
Si les sons quittaient les choses
Si les sons quittaient les mots
Que lumière soient les trous d’air
Et vide le trop plein des choses
Si les formes étaient légères
Et les mots de l’air pour le dire
Et les ailes des mots pour l’écrire
Et les secrets des airs pour le taire
Si le ciel au bout du quai
Avait la clarté du voyage
Quand les mots quittent rivage
Pour aborder au ciel des mots
Ce ne serait pas encore le paradis
Car le paradis reste à dire
Car le paradis reste à taire
Dans le silence des mots du ciel
Mais ce serait comment dire divin
Ou comment dire mieux encore céleste
Publié, avec des illustrations de Clarbous aux Editions Rivières.