L’ŒIL DE LA LUNE
Il fallut bien des éruptions
Tant d’émotions telluriques
Tellement de rondeurs à circonscrire
De nébulosités à inachever
De taches ctcliques
Voire de regards de complicité
Pour discerner
L’œil de la lune
II (Et un deuxième dans la foulée ):
BLEUETS
Ce champ de bleuets brouillés de gueules de loup aux reflets irisés,avais-je assez bonne mine pour le réduire à présent en une ligne de sagesse conceptuelle… ?
III Un troisième, de janvier 2020 :
C’EST ÉCRIT DANS LE CIEL
J’ai voulu glisser un globe oculaire dans la poussière des étoiles et tous ces signaux lactés sont devenus cet œil d’où je vous écris
J’ai tenté d’insinuer les rondeurs de mon visage entre les tentacules de la pieuvre solaire et ses rayons s’échevèlent et s’hirsutent au fur que ma tête s’égare
J’ai essayé d’occuper de tout mon corps le vertige des deux espaces et n’ai dû mon salut qu’à quelque écriture qui dansait parmi les atomes stellaires
J’ai abimé l’esprit dans les gerbes du néant et de ces efflorescences abyssales sont nés ces écrits de l’absence quand elle recourt au verbe pour se révéler à nous
(Pour sa petite maison d’édition).
Sur Paola di Prima
Toute feuille de dessin peut ouvrir sur un univers. Le nôtre est à certains égards visible mais dans sa majeure partie nous demeure invisible.
Les artistes sont les explorateurs de l’invisible, les découvreurs de nouveaux univers, les concepteurs de l’inconcevable.
L’œuvre graphique de Paola di Prima dessine de nouvelles cartes célestes, elle plonge dans l’univers de ses constellations mentales et celles qui nous viennent des aléas de la main tenant le crayon.
Du coup elle nous sensibilise à la richesse lumineuse du néant et nous rappelle que la Nature a horreur du vide.
Elle affirme la puissance cosmique du dessin et au fond répète inlassablement les trois repères fondamentaux : point, ligne,surface à partir desquels représenter le monde.
Le premier des trois se fait point de repère. Il grossit jusqu’à se faire cercle lunaire, planétaire, astral. Certains scrutent des corps et des visages, d’autres des horizons.
Paola di Prima voit plus grand. Elle considère les confins de notre univers qu’elle met à portée de regard, ou plutôt à portée de mains, sur le plan de la feuille qui rend tout compossible.
Comme dans un rêve. Les dessins de Paola di Prima nous ouvrent au rêve de l’univers.
Pour la petite collection Duos de Paola di Prima
La graine des mots
La petite graine
Que sèment mes mots
Dans leur stellaire
Continuité
rejoindra-t-elle
les poussières d’espace
dans leur immensité
sombre
car nul énoncé
fût-il des plus lucides
ne saurait approcher
les lointaines clartés
de l’abyssal et décisif
soleil
noir
… … …
Nous aurons beau enfler
Nos prétentions
Rien jamais n’égalera
La solide présence
des divines planètes
à part peut-être
si je m’obstine à les observer
les marques de leur absence
dans le creux des mots
vides
de sens
Etoiles d’encre
La magie du poème
Et des mots qu’il anime
Quand il scintille aussi
La nuit y est lumineuse
Absolue Une page blanche
Et les étoiles y sont visibles
Il n’y a qu’à Parahou
Que l’on observe
Ce phénomène fou
Il n’y a qu’au paradis
Et elles s’écrivent à l’encre
A l’instar de ces âmes
Qui s’obstinent à éclairer
A minuscules taches
Toutes si différentes
Et si proches à la fois
Au fond comme chacun de nous
De nos pensées
Sur le plan du ciel
Pas si éloigné
Mais peut-être ne parlé-je point
Du poème
Seulement d’un dessin
Qui me l’a inspiré
Et qui comble un vide
Que l’infini travaille
Et les étoiles noires du désir