NU (Livre pauvre pour Jean-Marc Saulnier)
Le Nu impose le silence
La langue est de trop qu’il vaudrait mieux couper
Le réel est de trop qu’il faut remodeler
Aux mots abstraits se joint le réel
Qui ne jure que par l’absence
Comme les mots qui s’échappent du réel
Qui n’existe que pour se voir décanté
Il serait trop lourd sans cela à porter
Et deux absences font une présence
La présence du Nu précisément
Le poser en figure en une ligne simple
Continue comme une danse fixe
Où s’incarnent de doux reflets de nacre
Dont le rose tranche sur le fond de faïence
Des carreaux quadrillés de blanc
Et qui cerne de son long bras les contours du visage
Afin de dégager les deux purs mamelons
Et Comme pour compenser le corps en suspension
Mais de la tête ovale à la chorégraphie des jambes
Quelle sérénité de consolante plaine