SOUVENIRS DE DOMINIQUE

Mon intime Orient, se situerait plutôt du côté du roman

Lié par des devoirs précis des responsabilités sans erreurs des attachements sans regrets

Jamais je n’aurais renoncé à l’allée tournante d’un jardin

Alors qu’une moiteur molle – pourquoi la quérir ailleurs ? – s’élevait du fond de la plaine

Quand la nuit se faisait douce et froide en nos Trembles qui égalent tous les cèdres du Liban

Et la mer qui s’étendait à perte de vue par dessus la lisière verdoyante des champs

Avec pour unique ami le bruit familier du vent pluvieux

Gorgé d’oiseaux à tire d’ailes – ni hérons ni faucons – se dirigeant vers des nids invisibles

Dans l’odeur subtile qui me ramenait à Madeleine, la vraie, la Réminiscente

Et vers des époques depuis longtemps révolues où j’eusse joué volontiers les Werther

Sous l’emprise de la raison faute de personnifier le droit

D’aimer

Il y a en moi quelque chose de local et de résistant que je ne transplanterai jamais qu’à demi

Malgré la ténacité des espoirs aveugles

A regarder mourir à nos pieds les longues houles venant d’Amérique

Tandis que le monde faisait irruption dans notre vie commune

Et qu’il me fallut aiguiser des mots qui n’arrivaient jamais

A celle qui me tenait compagnie de loin

D’où me parvenaient des parfums de luxe de brassées de femmes ou de plaisir

Des espérances communes et son souffle inégal

Mais celui qui prenait les ombres véritables m’avait ouvertement laissé de l’autre côté

Juste après qu’elle m’eut jeté son cœur à la tête comme un bouquet

Et que j’amorçais cette course lamentable vers le gîte tel un animal blessé

A vie

 

Livre « pauvre », Eds Leuwers, avec des interventions de Jean-Marc Saulnier, inspiré de l’œuvre d’Eugène Fromentin…

Le second (voir ci-dessous), Vesuvio, inspiré d’un ancien texte en hommage à Roger Laporte, sera mis prochainement en ligne.