C’est l’Ouest C’est l’Est

Quand la plume se fait céleste et se met à écrire le mot CIEL

A l’Ouest où se profile encore l’Horizon des rêves

Vers les vastes et libres prairies des illusions que l’on a perdues

A l’Est où l’on enterre à grands regrets nos plus chères

Espérances parmi les rigueurs d’un Hiver qui n’en finit plus

Il nous faut sans trop y croire nous tourner vers le Haut

Afin d’y puiser les lucides clartés à venir où les espaces

S’Ethernisent Et nous infligent un peu d’humilité

En quelques mots

Bifides

 

(texte accompagnant un livre objet de Claude Clarbous, un stylo double face en métal de 75 cm, ainsi que le précise le dessin préparatoire).

PREFACE     (Au recueil Un ciel de Mots, de Claude Clarbous).                                                   

On dit que les Artistes, comme les poètes, sont souvent dans la lune. Claude Clarbous lui, est non seulement artiste (musicien plusieurs années durant, plasticien par vocation, amateur de poésie et des poètes par affinité) mais il s’adonne de temps à autres, sans prétention et avec sérieux, à une poésie réflexive, illustrant sa création artistique. En ce sens c’est un artiste complet. La poésie, on la découvrira dans ce recueil qui préfère effectivement le mot Création au mot production, trop lié à l’économie de marché, fût-il celui de l’art. Au demeurant, il n’est dans la lune que le temps qu’il a consacré à méditer sur son parcours. Cela peut se faire un peu n’importe où. Car à la lune, il préfère le CIEL lequel, après tout, la contient tout entière, lui fournit son espace et sa lumière.

On découvrira bien d’autres choses dans ces Ecrits 1983-2022 : des tentatives de définition de l’art, des aphorismes à son usage particulier, certaines de ses exigences de plus affirmées au fil du temps, voire de ses certitudes ou errements, au long de son parcours et de sa découverte du CIEL : ce concept en effet résume un peu sa vision du monde et sa conception de l’art, en laquelle l’écriture tient une grande place. On s’en aperçoit dans le choix du titre Un Ciel de Mots. On retrouve également dans ces notes et amorces de poèmes : des allusions aux voyages et résidences d’artiste, à la musique (qui a toujours raison – Rai de lumière et Son qui monte vers le Ciel), et aux Idées qui occupent continuellement l’esprit. Enfin, plus gravement : la tragédie de vivre dans la finitude. La disparition des proches est là pour nous la rappeler.

Ceux qui ont suivi l’artiste, et ses quatre décennies de Création, découvriront l’envers du décor, l’importance de l’idée et du sens qui alimentent ses réalisations d’œuvres spécifiques, en atelier ou in situ. Le refus d’un art qui chercherait à séduire. Une conception mentale de la Peinture, pour reprendre la formule de Léonard.  Mais ceux qui ne le connaissent pas encore auront, une nouvelle fois la preuve, en parcourant ce recueil de pensées en vers ou en prose, assorties de quelques croquis, que les artistes sont avant tout des êtres qui réfléchissent et qui ne font pas, contrairement à l’idée reçue, un peu n’importe quoi en fonction d’une inspiration qui viendrait d’on ne sait où. Au contraire, Claude Clarbous réhabilite une vertu que notre époque semble pressée d’ignorer : la patience. Et une autre dont elle voudrait oublier : le travail, en tant qu’il fait avancer la connaissance.

Quant au CIEL, il ne cesse de l’interroger, convaincu que ce qui échappe au visible est infini. Et si cet Infini, ce CIEL et ce qu’il implique, n’existait que pour aboutir à un bon livre ? Grâce à celui-ci, Clarbous le met à notre portée. Et toute la Création avec. A commencer par la sienne. BTN