Ti Chin l’eurasienne longiligne qui défile en se déhanchant

Ah voilà La poupée de cire éprouvée qui chante son courage de vivre

La tireuse à l’arc cible son bonheur en plein centre de couleur

Il pleut parfois des billets amers quand les aubergine se défoncent

Bravo les maîtresses de l’école en gros plan qui ont vu leur projet sur écran

Apprécions nos assistantes-sociales fines psychologues et le cœur sur la main

N’en déplaisent aux inspectrices des impôts qui ne sont pas toutes moches à dégobiller

Tiens, un barbu !

Toutes les infirmières de garde à l’affût des moindres petits bobos et des gros dégâts

A l’insu des employées insouciantes et frivoles dans leurs bureaux de verre

La fille untel poursuit ma chère ses études d’ingénieuse informaticienne dans une boîte à boules

Il en est elle devrais-je dire qui soignent leur image face à la caméra

Bon nous voilà à présent vers Copacabana où des filles en string nous dansent la samba

A la Bastille on aime bien Nini peau d’Chien ou Nikita ou encore Ula celle qui manque et ulule

Tiens, un barbu !

Qu’est-ce qu’il fout là, ce con dans le champ, un barbu !

T’as encore l’intention de voter Arlette ou tu préfères l’écolette

Avec la mère Elisabeth à la santé on risque pas d’être contaminés

 

L’est pas commode la directrice de la revue dont chacun sur ses lèvres a le nom

Isabelle avec Zizou ça donne quoi au niveau des yeux doux

Battons nous pour nos cuisinières clamait l’ami José qui l’a comme on dit facile

Tiens, un barbu !

Un barbu, tout velu, tout poilu, tout crochu,

Un dur, un vrai, un ponctué, un grand méchant vu !

T’as vu la nonne si elle est mignonne on dirait la madone

Allons allons pressons mesdemoiselles et un peu de tenue le pays est en vue

Lonla lonlère et lonla fais dodo Lionel mon p’tit’frère fais dodo t’auras d’mon lolo

Ithaque c’est facile tu tournes après Cythère et tu te laisses guider par les éoliennes

Tiens un barbu !

Un barbu, un barbu vous dis-je…

Un barbu mais où donc l’ai-je vu ?

Au paradis, du temps que je fumais sans abus, qui l’eût cru…

Ta sœur el’ bat l’ beurre et crois-moi quand ça barat’ tu t’en lèch’rais l’ bâton

A cinq heures d’amour marquise de sortie vos yeux mourir me font beaux

Les filles de Camaret n’ont plus leurs nattes blondes de sorcière repliées

Tiens, un barbu !

Il est en avance ce barbu,

Hier il était treize et puis vingt heures et peut-être tard je ne sais plus

Mais ils les sortent d’où tous ces barbus ?

D’une boîte à Pandore ou au père Ubu. Tout ça me tue…

T’as entendu l’envoyée spéciale les problèmes qu’elle a de végétation

Au fait la présentatrice a fait un marmot dans le dos du présentateur

Tiens, un barbu !

On peut plus plaisanter à présent ? Quoi raciste ! Comment ça raciste !

C’est quoi encore cette connerie on dit pas la barbue

Je disais la présentatrice c’est bon je me tais d’ailleurs je me suis tu

Il n’empêche c’est le roi des barbus E-Za-U ! Et ça tue !

Et les rapaces de l’image ils aiment ça quand ça pue !

Trop tard où sont les femmes on a bien rigolé avec leur rire plein de jus

Tiens un barbu,

Un défilé de barbus,

Des barbus qui tirent à vue,

Des escadrons de vrais barbus,

Des barbus en voilà en voulais-tu y’a plus que ça dans toutes les rues !

Mais où est donc passée Lulu ?

Et Marinette, et Marie-Lue, elles ont mis les voiles et l’eusses-tu cru ?

Envoi : (chanté) :

Vive la barbe Vive la barbe

Vivent la barbe et les barbus Vivent la barbe et les barbus !

Les barbus ! Les barbus !

Beuh ! Areuh : Beuh ! Areuh ! Beuh ! Ah ! Beuh ! U !

Revenez vite mère Ubu !

Sinon ils vont vous manger crues !

Barabas ! Barbelés ! Bardamu ! Barbecul !

Barbu ! Barbu ! Barbu ! BaAAAAAAAr-BU !

 

 

 

 

 

Ce texte m’a été commandé par Anne-Marie Jeanjean pour un ouvrage collectif paru dans sa petite cellule éditoriale et militante Tardigravéditions. Au-delà des événements dramatiques dont il s’inspire, et de la cause des femmes qu’il entend soutenir, il vise essentiellement à stigmatiser le matraquage médiatique. L’intox comme on dit dans les milieux branchés…