Le sable du présent sur la joue des errances
Grave les plis amers du silence à venir
Les regards se font chair si s’enflent les zéphyrs
La main tend ses secrets aux souffles de l’enfance
Maint coup d’aile est fixé sur ces vibrants fétiches
Que le démon des brises élève en ce désert
D’autres prunelles viseront et d’autres mains
S’essaieront à sonder de l’objet les caprices
Les formes se tordaient en une étrange attente
A l’ère des muets la vie se déliait
Les nomades passaient qui glanaient leur été
Dans le ballet des rocs des fauves et des plantes
Ce poème m’avait été commandé pour illustrer un éventail d’Anne-Marie Soulcié qui devait suivre une exposition collective à vocation internationale. J’ai pu voir le résultat salle Paul Riquet à Béziers mais l’éventail a disparu ainsi que son commanditaire.
Pour la compréhension de ce texte il faut savoir qu’Anne-Marie Soulcié peignait à ce moment-là des nomades enturbannés et que le thème du mutisme est essentiel dans sa production. Quant à l’éventail comment ne pas penser au maître du genre, Stéphane Mallarmé.
Ce texte vient également d’être publié avec des illustrations de Didier Equer : Rivières La Source.