Quand le mur de la honte est tombé
Ivresse des eaux à l’assaut des clôtures
Éphémère retour à l’unité native
C’est un pan de nos vies qui s’est effondré
Une page tournait de nos vaines attentes
L’espoir changeait de camp au coeur de nos idées
Et combien d’illusions on veut croire chassées
Quand au nouveau repère on doit déjà songer
Rien ne saurait être qui fût jamais arrêté
Les justes du jour font dès demain des damnés
Et les clivages stricts sont subtils à régler
Entre ceux qu’on dit bons et les qu’on dit mauvais
Si tant est que les mots qu’on use pour tout dire
Soient circonscrits par des frontières sûres
Car la vérité repose où s’impose le transitoire
La langue de vie est une terre sans homme
Poème écrit pour Martine Lafon paru aux Editions Rivières