Quand le fleuve inonde la vallée

La terre n’appartient à personne

Comment y semer les grains d’or

Si nul ne sait son territoire

Dès que l’eau se retire

On repère l’ultime flaque

Qui recueille l’esprit du monde

Et reflète le corps des tribus

On plante autour quatre piquets

A intervalle régulier

Sur le modèle des constellations

Et du plan de la voûte nocturne

Son espace délimité

Le bonheur fixe sa danse vertigineuse

Comme une pluie régulée

Autour de sa neuve propriété

Or cette chorégraphie centrifuge

Restitue aux étoiles leur présent

Car sur la terre comme au ciel

La matière a horreur du vide

 

 

Texte paru aux Eds de Rivières avec des illustrations de Dominique Gauthier