La belle italienne
C’était la terre incarnée
Reléguée dans son carré de papier dentelé
S’adressa un jour en ces termes au domino
Qui se prélassait dans les sphères éthérées
Où se proclamait la révolution du Nombre
» Un soleil qui chine
N’en oublierait-il point de trouer le ciel de ses rayons
Et ne risquons-nous pas
D’y perdre notre lumière sacrée
Sans laquelle il n’est plus d’amants
Plus d’amateurs et plus de peintres »
» Laisse le donc chiner si ça lui chante
Et tresser des nattes dorées dans tout le pays de l’ancien sourire
Aussi énigmatique que chez les tiens
Quand votre ciel se fait fumeux
Ce n’est pas à toi fille de la Peinture
Que j’apprendrai que c’est en fouillant du côté de l’orient
Que le divin Marco a découvert les secrets de la pâte «
Il disait ça par jeu le domino
Mais il ne la menait pas large
Dans le bleu du ciel sans nuage
Parce que du coin de l’œil
La pique élancée du mikado
Montait bonne garde
De ses couleurs patriotiques
Pour le rappeler à l’ordre ancien
» Ah ces mangeurs de baguette
Soupira la divine beauté
Vous allez voir que ce sont eux
Qui auront découvert que notre terre est ronde
Et ils vont en faire tout un plat «