Bien au dessus du toit les ailes des poètes

Osent ronger les os d’une nappe d’étoiles

Et le néant pallie l’absence du divin

L’écume est la fenêtre où s’égarent nos rêves

A l’horizon le mur de l’horizon

Bien en deçà des mots se pêche au trémail du signe

Sur la souffrance amère on le sent s’effiler

Corrodé par le sel que les courants déposent

Dans le chœur généreux des coraux primitifs

En la nasse des fonds les traits nus se dispersent

Dans le têtu refus de se laisser aimer

Les nœuds défaits qui vouent les voyageurs au large

Ont-ils pour vocation de se virer de dos

A l’horizon le mur de l’horizon

Mais il est des desseins de bonne espérance

Le cordage est le rêve où se prend pour épi

Sur quoi les vents légers qui caressent les îles

Dressent des cheveux d’or au magnétisme sûr

Aimer tous ces confins où chante le silence

L’autre est là quelque part qui fait signe et attend

Aimer jusqu’aux confins des chants de ce silence

Qui n’a besoin de rien pour faire acte de foi

A l’horizon le mur de l’horizon

Et croire qu’en ces confins il est un point de fuite

Qui ne soit point l’essor d’une pure illusion

Mais que ce point perdu se change en telle ligne

Qu’elle s’épanouisse en pléiade des fonds

 

 

 

 

Publié par Rivières avec des illustrations de Francesca Caruana