La nuit crachait le lait de son venin d’azur

Le souffle de Babel agitait l’invisible

La source des rayons vagissait son haleine

Quand le verbe creusa les pores du silence

Lors le désert frémit sous la pousse des pierres

Les éclairs du soleil brûlèrent maint épi

Un élan souverain déferla sur le sable

La brume s’effaça de l’esprit des oiseaux

Les gémeaux de la nuit se donnèrent la main

On eût cru que le sol vibrait de tous ses germes

On eût entendu rire les colonnes du vent

Tel frère fabriquait un lumineux ciment

Une fine pluie d’or recouvrit les écorces

Les hommes frissonnaient aux accords de la lyre

Les ouvriers louèrent le travail divin

Le serpent de la nuit rampa sous les étoiles

La parque du printemps fila d’autres fuseaux

Sous l’arbre de la vie surgit un oeuf de cygne

Les autels des forêts se firent translucides

Et la rose des mots promit de refleurir

 

 

 

Ce poème accompagne des réalisations de mon ami Clarbous. paru aux Editions Iris, Lassur Pyrénées