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La première fois que j’ai ouvert un livre d’Edgar Poe, j’ai vu, avec épouvante et ravissement, non seulement des sujets rêvés par moi mais des phrases pensées par moi, et écrites par lui vingt ans auparavant (Baudelaire. Lettre, de 1864, à Thoré- Burger)

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Aimer une religieuse sous la forme d’une actrice !… Et si c’était la même ! – Il y a de quoi devenir fou ! c’est un entraînement fatal où l’inconnu vous attire comme le feu follet fuyant sur les joncs d’une eau morte… Reprenons pied sur le réel. (Nerval : les Filles du feu).

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Trois femmes dans une seule femme, trois âmes dans une même âme : L’artiste, la jeune fille et la courtisane… Ma maîtresse ?… Non pas !… dites mieux ! Trois maîtresses ! Trio charmant d’enchanteresses qui se partagèrent mes jours ! Voulez-vous le récit de ces folles amours? (Les contes d’Hoffmann)

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Cette nouvelle se veut une bulle de savon qui se serait échappée de la fureur et du bruit, nous flétrissant quotidiennement l’existence par medias interposés. Elle se veut d’un autre temps, d’une autre qualité, cherche sans trop se prendre au sérieux à ressusciter d’anciennes valeurs. Elle cherche à capter la quintessence d’un sentiment confus que nous nommons, pour simplifier, l’amour, sans crudité ni réalisme. Sa structure en diptyque a été sciemment reprise à un auteur romantique et à son héroïne éponyme. L’imagination a fait le reste car rien n’est vrai dans cette histoire décalée, à part peut-être qu’il existe bien une source ferrugineuse, un hameau abandonné et un lac artificiel quelque part du côté de la Montagne noire. Le narrateur semble au début fasciné par les images, par une image en particulier. Il glisse ensuite dans des souvenirs trompeurs qu’il a tendance à idéaliser. Il croit alors naïvement qu’il est possible de les retrouver et les rejoindre. Or, le rêve ne cadre pas toujours avec la réalité. Tel est l’objet de ce récit qui s’articule autour d’un retour vers des lieux de villégiature et traite le sentiment tel qu’il est éprouvé en surface. Car la surface réfléchit, et ses images nous leurrent. Même si l’écume a ses charmes, trompeurs eux aussi. BTN

Peinture en couverture : Estelle Contamin