La tornade bleue est comme la chronique d’une improbable disparition annoncée. A l’instar d’une tragédie, mais sur le mode ironique et distancié, elle possède son unité de temps (quelques mois), de lieu (la région) et d’action (un échange prolifique, et qui tourne court, entre une artiste et un collectionneur). Il ne s’agit pourtant pas d’un livre à clés. L’art est ici un prétexte à parler de création, l’une effective, l’autre à naître.
Elle est censée, à la base, montrer les dangers des SMS, dans leur urgence obsessionnelle, leur caractère addictif, leurs ambiguïtés, fatales parfois.
Toutefois le narrateur y découvre, en cours de route, sa vocation d’écrivain. C’est cet aspect génétique de la création qui m’a principalement intéressé.
Enfin, dans tout roman, il faut une histoire : j’ai poursuivi mon analyse des vicissitudes du sentiment amoureux (La ceinte trinité), notamment quand il prend la forme écrite.
Ce petit récit a été écrit très vite, comme en état d’urgence. D’une part sa forme, en douze chapitres serrés, correspondait bien au caractère concis des SMS. D’autre part car l’auteur, lui aussi, comme le narrateur, s’est laissé emporter par le souffle puissant de La tornade bleue, impossible à arrêter car il se confond avec la créativité et ses mystères. BTN